De l'Agenda 21 des familles à la création d'une société coopérative
Adrien, Pierre-Yves, Marie, Jean-Paul et les autres, ont décidé de s'attaquer à une entreprise un peu folle : produire localement de l'énergie renouvelable
“Tout est parti en 2016 de la volonté d’Anne, Annaïck et Pierre-Yves : proposer à une trentaine de personnes de la même génération et du quartier de Saint-Marc, de se réunir pour réfléchir ensemble, sur une série de thèmes choisis en commun : l’économie, le “vivre ensemble“, l’écologie…“, souligne David.
L’initiative est issue du Conseil Consultatif du quartier, “l’agenda 21 des familles“. Cette expérience durera deux ans. Une partie du groupe, très motivée par les thèmes de l’écologie, décide de la prolonger par la création d’une association, Saint Marc Energie Citoyenne.
L’idée, “participer, localement, à notre échelle, à la transition énergétique“. Beaucoup d’initiatives citoyennes de ce type existent, y compris en Bretagne. “Certes, la production d’énergie renouvelable est évidemment importante, mais la sensibilisation à la maîtrise de l’énergie l’est tout autant“. Les deux piliers de l’action sont ainsi définis.
“Face à une série de problèmes juridiques, techniques, financiers… “
La motivation, l’énergie d’un groupe de citoyens sont nécessaires. Mais, pour gérer ses projets, il faut des compétences. Cela s’apprend avec l’expérience. Mais il faut aussi se doter d’une structure adéquate. Rapidement, le groupe estime que cela va être difficile pour une association de mettre en œuvre tous ses objectifs.
Jean Paul, président de la coopérative ECooP raconte.
“Nous nous trouvions en face d’une série de problèmes d‘ordre juridique, administratif, technique, financier. Financer la réalisation d’une centrale photovoltaïque, puis assurer son exploitation en vendant l’électricité sur au moins 20 ans pour réinvestir les bénéfices dans d’autres projets : ce n’est pas du ressort d’une association.
S’ensuit une longue période de recherches, d’études, de prises de conseil.
“Nous avons opté pour le statut coopératif, parce qu’il colle le mieux au projet : la primauté à l’investissement des bénéfices (57 % minimum), le droit de vote (1 voix par sociétaire), l’équilibre entre collèges au CA…
Les débats sur l’“objet social“ (ni trop précis, ni trop général), l’équilibre des différents collèges (voir par ailleurs le résumé des statuts), la précision des termes juridiques, cela a pris du temps et de l’énergie, et a parfois nécessité l’appui de spécialistes (avocate, délégué de l’union des coopératives…).
A l’arrivée, ECooP, Energie Coopérative du Ponant possède des statuts solides et adaptables, la coopérative convient bien à un projet collectif citoyen“.