Projet citoyen
Renouvelable, oui merci ! CLIN, GFA de Ploumoguer, du nucléaire au photovoltaïque
Mai 1975 – Des habitants de la commune de Ploumoguer (et des communes avoisinantes) créent le CLIN, Comité local d’information nucléaire : des agriculteurs, des employés, des étudiants, des personnes s’intéressant à l’écologie viennent d’apprendre la décision du gouvernement de construire une centrale nucléaire en Bretagne.
L’information n’est pas encore officielle, mais connue de certains habitants, par l’intermédiaire du CDJA (Syndicat des jeunes agriculteurs), de certains élus, de scientifiques du CNEXO (l’ancêtre d’IFREMER…).
A la suite du choc pétrolier de 1973, la décision est prise par le président Giscard d’Estaing de construire un parc de centrales nucléaires, dont une en Bretagne. Cette décision est validée par le conseil régional de l’époque, organisme ayant à l’époque peu de pouvoir, placé sous la tutelle du préfet.
Cinq sites vont « concourir » : Beg-an-Fry, près de Lannion, Ploumoguer, près du Conquet, Plogoff à la pointe du raz, Tréguennec en baie d’Audierne et Erdeven dans le Morbihan.
"Mazouté aujourd'hui, radioactif demain !"
La Bretagne de l’époque (il y a 50 ans), vivait « l’après 68 », une période de bouillonnement marquée par de nombreuses luttes sociales : la « grève du lait » en 1972, particulièrement en Bretagne et dans le Finistère ; la grève du Joint Français à Saint-Brieuc, de nombreux mouvements y compris dans les facs et les lycées…Tout cela dans un contexte de solidarité d’une partie importante de la population.
L’arrivée en mars 1978 de l’Amoco-Cadiz, qui déverse 60 000 tonnes de mazout devant Portsall n’a pas franchement amélioré l’atmosphère en Bretagne.
A partir de sa création, le CLIN de Ploumoguer, rejoint par le CLIN Brestois et celui de Landerneau, entreprend un travail d’information et de mobilisation très soutenu.
Les CLIN vont se renforcer et acquérir de nombreux soutiens : jeunes, agriculteurs, scientifiques (CNEXO, facs…), écologistes, syndicalistes…
Cela peut paraître étonnant, explique Nicole, agricultrice et membre de ce collectif, « tout cela sans structuration : il n’y a pas de responsable, de président, de statuts, personne n’en a senti le besoin, c’était une association de fait, et personne n’a tenté d’y prendre le pouvoir… »
En 76, une manif à Brest réunit 3 à 4000 personnes, la fête antinucléaire de Ploumoguer rassemblera des milliers de personnes autour de chanteurs, de films, stands, forums…
Deux ans de bataille : convaincre et mobiliser
En 1977, a lieu les élections municipales, le CLIN organise une réunion publique à Saint Renan, invitant par courrier les candidats, (qui viennent pour la plupart).
C’était un peu casse-pipe, mais un gros succès, la salle est pleine à craquer. Nous remettons des dossiers aux élus pour les convaincre… Pendant toute cette période, nous avons multiplié les contacts avec d’autres CLIN, les autres sites menacés, le monde associatif, dont les paysans du Larzac.
Les agriculteurs du plateau du Larzac refusaient de céder leurs terres à l’armée qui voulait étendre leur camp militaire. Ces terres agricoles (élevage de moutons et production de Roquefort), sont restées agricoles, grâce à des mobilisations importantes. L’élection de François Mitterand en 81 a cloturé le projet militaire.
Les copains du Larzac avaient acquis pas mal d’expérience, ils nous en ont fait profiter ! Notre philosophie, n’était pas seulement de dire non au nucléaire. Nous nous sommes aussi intéressés aux alternatives (au Plan Alter Breton particulièrement).
Ce plan, élaboré par une équipe de scientifiques et de militants du Parti Socialiste Unifié, proposait une couverture des besoins énergétique de la Bretagne sans pétrole ni nucléaire.
L’élection législative en 1978 nous permet d’interroger lors d’une réunion à Saint Renan les candidats de la circonscription Brest rural ; personne ne se prononce pour le nucléaire, mais quelques positions peu claires, du genre « ni oui, ni non, bien au contraire ! ».
En septembre 77, le GFA de Porsmoguer, Groupement Foncier Agricole est constitué. L’objectif est de compliquer la tâche d’EDF. Le CLIN acquiert un terrain de 2,5 hectares, situé à l’emplacement prévu pour la centrale, et le revend en petits morceaux : 839 parts à 100 Francs l’unité trouvent preneurs.
Les animations et mobilisations vont se poursuivre durant l’année 1978, de plus en plus d’élus se positionnant contre la centrale. Le 12 septembre, le site de Plogoff est finalement choisit. Le 25 septembre, une manifestation massive se déroule à Brest : 15 000 participants.
Il est maintenant nécessaire de soutenir Plogoff. C’est une autre histoire…
Du nucléaire au photovoltaïque, le passage de témoin
Certains affirment que, dans le choix du site de construction de l’ex future centrale, les critères techniques ont prévalu ; pour d’autres, Ploumoguer posaient trop de problèmes d’ordre public. Mieux vaut, en effet, choisir un site possédant une population peu importante, constituée pour une large part d’anciens personnels de la marine, réputés savoir obéir. La suite de l’histoire, comme chacun sait, confirmera cette analyse très subtile.
Reste le GFA, et les 839 parts de 100 Francs. Le reste des terres, 2,5 ha moins celles vendues aux acquéreurs de parts du GFA.
Le GFA de Ploumoguer s’est dissous le 18 novembre 2023. Les ressources disponibles, par décision de l’Assemblée Générale seront remis « en donation… à toute association ou entreprise à vocation de création d’énergie renouvelable ou de protection de l’environnement, à l’échelle du Pays d’Iroise.
Dans cet esprit, d’anciens membres du GFA et du CLIN de Ploumoguer avec l’aide de nouveaux, jeunes très intéressés à reprendre le flambeau, créent l’association Iroise Energie Citoyenne. Le travail de création d’installations Photovoltaïques est entrepris, en collaboration technique avec ECOOP, Société Coopérative d’Intérêt Collectif.
La lutte continue !
Je souhaite contribuer aux projets d’Iroise Énergie Citoyenne et à la transition énergétique.
Je souscris une part sociale à ECOOP.
Je donne un sens à mon épargne, j’agis concrètement pour la transition.
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Soirée « tout savoir sur l’énergie solaire et les kits d’autoconsommation » au BEAJ KAFE le 19 septembre 2023
Brest Energie Citoyenne, en collaboration avec Solarcoop et le BEAJ KAFE, vous propose le mardi 19 septembre 2023 à 18h30, une soirée d’échanges sur la thématique des kits solaires d’autoconsommation individuelle :
- Comment évaluer le potentiel d’autoconsommation d’énergie solaire dans votre logement.
- Quels critères à prendre en compte et comment dimensionner son besoin
- Inventaire des idées reçues sur l’énergie solaire et les panneaux photovoltaïques
Nous serons accompagnés de Solarcoop, la coopérative citoyenne spécialisée dans la vente en achat groupé de kits solaires.
Au programme :
- Tour d’horizon sur la production d’énergie solaire et son potentiel en autoconsommation
- La composition d’un kit solaire et les solutions de poses
- Le dimensionnement d’une installation
- La proposition d’achat groupé de kits solaires à destination des citoyen-ne-s du territoire
L’objectif de cette soirée participative est d’expliquer l’intérêt et les limites des kits solaires photovoltaïques, de répondre de manière clairvoyante à vos interrogations.
Nous programmerons une visioconférence à la suite de la soirée, dans les 15 jours suivants.
Ce sera l’occasion de préciser des points pour celles et ceux qui ont besoin de temps et d’informations complémentaires pour participer à l’achat groupé citoyen.
Cette visioconférence permettra également aux personnes absentes de la soirée d’avoir une « session de rattrapage ».
L’inscription à cette soirée est recommandée, mais également pour la visioconférence, merci de compléter le formulaire en bas de page.
Afin d’évaluer le nombre de personnes présentes, nous vous recommandons de vous inscrire via ce formulaire.
N’hésitez pas à nous laisser un message si vous avez des questions !
Le village Climat Déclic aux Capucins, les 19 et 20 novembre 2022
Un aménagement très bucolique pour cette édition du village Climat-Déclic, organisé en collaboration avec le Marché du Monde (rendez vous des associations de solidarité internationale).
Organisé en villages thématiques, on y trouvait des espaces Habitat, Déchets, Mobilités, Alimentation et Energie-climat. Nous y étions, dans cet espace, avec le Lieu-Dit, la fresque du climat, WWF et les Citoyens du Climat.
Jean-Paul nous fait part de ses impressions : “J’ai passé un bon week-end, très content de revoir une foule de gens de bonnes volontés qui redonnent une dose d’optimisme pour faire face aux défis à venir. Embarqué dans des échanges intéressants, j’en oublie souvent de proposer aux gens de souscrire à ECooP ou d’adhérer à BEC. Mais est-ce l’essentiel dans la rencontre ?
J’ai beaucoup aimé l’ambiance village très réussie grâce à une scénographie bien pensée : au lieu d’être dans une allée de salon, on se sentait sur le seuil de sa “boutique“ dans la rue d’un village, animée par la présence des voisins et des passants, et la foultitude des échanges entre tout ce beau monde.
J’ai adoré la bonne ambiance du bal Floc’h : c’est une très bonne idée de finir la journée du samedi autour de la musique et la danse.“
Photos 3, 4, 6 et 7 empruntés à Ener’gence (avec nos remerciements)
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Inauguration de l’installation des 450m2 de panneaux PV à l’école Aubrac
Le 19 mai dernier, la société coopérative ECooP et l’association Brest Energie Citoyenne ont inauguré leur nouvelle installation photovoltaïque sur le toit de l’école publique Lucie et Raymond Aubrac, à Bellevue. Les sociétaires d’ECooP ont financé ce projet, par l’intermédiaire des souscriptions citoyennes ayant réuni la moitié des 70 000 € nécessaires (le reste étant financé par un emprunt auprès du Crédit Agricole).
Etaient présents Glen Dissaux, vice président de Brest Métropole en charge du plan climat, Emilie Kuchel, adjointe au maire en charge de la politique éducative, l’équipe pédagogique de l’école, notre partenaire et installateur Quénéa ainsi que de nombreux citoyens, membres de l’association, sociétaires de la coopérative ECooP.
“Cette inauguration réunit tout ce que nous souhaitons défendre !“
Cette installation, d’une puissance de 88 kWc sur une surface de 450 m², produira 77000 kWh par an, soit l’électricité nécessaire pour 20 à 30 ménages. Cela a nécessité l’implication de nombreux acteurs du territoire : les sociétaires de la coopérative ECooP, la ville de Brest qui met à disposition le toit pour 1 € symbolique, la société partenaire Quenea, la ligue de l’enseignement du Finistère. Cette dernière a proposé aux élèves de l’école une journée d’activités consacrée au soleil et à l’énergie. L’école a été auparavant rénovée, comme l’a soulignée Emilie Kuchel : “ce projet rentre dans une réflexion plus globale menée par la ville de Brest autour de la rénovation énergétique des écoles et leur isolation, la sobriété énergétique et la production d’énergie“ (Ouest France du 19 mai).
“Aujourd’hui, on inaugure notre troisième projet, après celui de la Biocoop du Relecq Kerhuon, où l’on était partenaire, et celui de Saint Marc, sur l’école d’arts martiaux wushu, inauguré l’an dernier, a expliqué Marie Tarsiquel, de Brest Energie Citoyenne. A l’école Aubrac, il s’agit de notre plus gros projet, pour lequel nous avons eu l’aide de plusieurs acteurs“ (Le Télégramme du 19 mai).
Le mot de la fin à Glen Dissaux : “Le solaire à Brest, ça marche !“
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Les “vagabonds de l’énergie“
Les « vagabonds de l’énergie »
Nous avons rencontré, en mai dernier, Pierre-Thomas et Luc, tous deux étudiants à Grenoble et à Lyon. Pierre-Thomas suit un cursus d’ingénieur “Energie, eau et environnement“, et effectue une année de “césure“ (un temps de suspension de la formation après les deux premières années, consacré par exemple à un projet personnel). “J’ai décidé d’utiliser cette année à la rencontre de citoyens européens engagés dans des projets d’énergie renouvelable. De plus, je suis accompagné dans mon projet par mon ami Luc, qui effectue en parallèle de mon projet un mémoire sur les projets citoyens d’énergie.“
“Un bilan et un quota carbone pour chaque étudiant“
Ce projet, après quelques étapes en France (dont Lorient et Brest) va le mener en Angleterre, en Écosse, puis en Belgique, en Allemagne à Berlin et en Italie. “J’ai toujours eu un intérêt personnel pour l’écologie. J’ai fait le choix de passer par les sciences “dures“, prépa scientifique et école spécialisé, avant de revenir vers des projets sociaux et écologiques“, nous explique-t-il. Il existe à Grenoble un terreau très fertile concernant les sujets touchant à l’environnement et à la transition. Par exemple, l’école, enseignants et étudiants, est très attentive à la sobriété. “Nous avons pendant notre formation un quota carbone pour tout nos choix de stages et tous nos déplacements dans le cadre de la formation.“
Une exposition photo
La conclusion finale de ce périple de 4 mois sera de restituer une approche des expériences d’énergie renouvelable et des rencontres avec ses acteurs, sous la forme d’un reportage, d’une exposition photographique. Le projet est aussi construit grâce à une collaboration avec Enercoop (sur la base d’échanges réciproques), et avec le soutien de structures comme la fondation de l’école et la ville de Grenoble. Mais surtout, il s’inscrit aussi dans le cadre d’une association, “les vagabond-es de l’énergie“, un collectif de “voyageurs·euses et d’éducateurs·rices de la transition énergétique“. Une association autour des voyages et de l’énergie, porteuse d’actions d’éducation et de sensibilisation aux enjeux énergie-climat.
Pierre-Thomas et Luc, après la visite de l’Ecole Wushu, de la Biocoop de Kerhuon, on participé à plusieurs échanges avec l’équipe de Brest Énergie Citoyenne, particulièrement lors d’une soirée au portdeco.
Nous rendrons compte de la suite de cette expérience.
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