ECooP, développer
des énergies renouvelables
Adrien, directeur d'ECooP, nous explique le fonctionnement de la coopérative, ses succès et ses difficultés : un apprentissage passionnant, une montée en compétences, une évolution encourageante...
Adrien, tu es le directeur général d’ECooP, peux-tu nous brosser le tableau de ces 3 premières années de fonctionnement de la coopérative.
ECooP, né début 2019 commence à identifier des toitures, notamment avec la ville de Brest et la métropole. Nous avons étudié celles qui étaient les plus facilement réalisables. En effet entre la taille, l’orientation des toitures et leur pérennité, il y a plusieurs paramètres à prendre en compte. Cela a été pour nous un processus d’apprentissage.
Nous avons également travaillé sur le modèle économique de la coopérative. Il est rapidement ressorti qu’il fallait quelques toitures pour assurer déjà l’équilibre financier. Ensuite nous avons sélectionné plusieurs toitures et démarré la campagne de financement auprès des citoyens pour financer l’installation du wushu puis celle de l’école Aubrac. Chaque installation demande un suivi assez régulier jusqu’au démarrage de la production (devis, convention d’occupation, demande de raccordement, travaux, livraison, etc.).
Aujourd’hui ECooP, conformément à ses statuts, s’ouvre à de nouveaux territoires pour se mettre à disposition d’autres collectifs citoyens. Le travail réalisé ces dernières années profite à la transition énergétique sur le Pays de Brest.
Quels sont ces principaux succès, les difficultés rencontrées ?
Parmi les bénévoles, il y a une grande fierté du parcours accompli, depuis la genèse du projet, jusqu’à la mise en production des installations. Cela a demandé de l’investissement au sein du collectif car pour le moment, celui-ci n’est pas très étoffé.
La prochaine étape sera de réussir à élargir le cercle afin d’augmenter notre capacité d’action et réaliser une nouvelle levée de fonds pour financer d’autres installations et achever la phase de lancement de la coopérative
La création d’ECooP répondait à une nécessité, mais aussi à la problématique d’une montée en compétences techniques, juridique… Quel est le bilan sur ce dernier point ?
Depuis le début du projet, l’idée a été de créer une structure qui pourrait se mettre au service d’autres collectifs sur le territoire. La création d’ECooP a nécessité une grosse montée en compétences du groupe initial de BEC. Aujourd’hui, nous sommes heureux de pouvoir en faire profiter d’autres (Iroise Energie Citoyenne par exemple). ECooP devient un facilitateur pour avancer sur le sujet de la transition énergétique sur le territoire.
Les relations avec nos partenaires sont plutôt bonnes ? Peux tu nous en dresser le tableau
Depuis le début, BEC a travaillé étroitement avec les collectivités ville de Brest et métropole, nous avons expliqué nos objectifs et l’intérêt commun que nous avions. Ensuite lors du choix des toitures, nous avons souhaité nous orienter prioritairement vers des bâtiments accueillant du public, ceci afin de faire voir la transition énergétique et l’engagement des citoyens. Certains toits sont de ce point de vue particulièrement intéressants (gymnases, écoles, etc.). La collectivité a toujours été à nos côtés en présélectionnant des toitures au vu des contraintes techniques des bâtiments (notamment structure et pérennité des toitures). Cela nous a permis de gagner beaucoup de temps sur cette phase de recherche.
La ville de Brest et la métropole ce sont tout de suite engagées à nos côtés en prenant des parts. Puis lors de la réalisation, la collectivité s’est organisée pour faciliter les travaux d’installation en s’assurant que la toiture était prête à recevoir les panneaux.
Sans cette relation gagnant-gagnant, nous n’aurions pas pu avancer aussi vite.
Comment vois-tu l’avenir, quels sont les projets à venir ?
Pour finaliser le lancement d’ECooP et assurer son autonomie financière, il lui faut minimum 2-3 nouvelles installations. Aujourd’hui d’autres collectifs rejoignent ECooP et c’est très encourageant ! A l’issue de ce processus, elle générera elle-même des bénéfices pour accélérer la transition énergétique en finançant de nouveaux projets. C’est une étape indispensable, mais j’espère que le mouvement citoyen va continuer de s’amplifier pour utiliser ce bel outil et tout son potentiel !
Le mot de la fin : quel bilan tires-tu personnellement de cette aventure
C’est une très belle aventure humaine ! Ce collectif a réussi à montrer que tous ensemble, nous pouvons mener à bien des projets impossibles individuellement. Lorsque je vois notre parcours, je suis fier de nous et ça, ça me donne beaucoup de satisfaction.